Résumé
L’intelligence artificielle (IA), en tant que moteur de transformation du monde du travail, exerce – et continuera d’exercer – une influence profonde sur l’économie mondiale. Les gouvernements, les centres de recherche et les instances réglementaires reconnaissent de plus en plus que les pays qui réussiront à s’imposer comme leaders en matière de recherche, de développement et d’adoption de l’IA occuperont une position stratégique prééminente dans l’innovation technologique à venir. Par ailleurs, la réussite de chaque nation repose sur une coopération internationale étroite entre partenaires partageant une vision commune. Le présent document propose un aperçu des dynamiques actuelles de la transformation liée à l’IA et met en lumière les principales avenues de collaboration, en mettant l’accent sur l’Union européenne (UE) et le Canada.
À l’heure actuelle, l’Union européenne et le Canada se positionnent chacun comme des chefs de file dans des domaines distincts mais stratégiquement complémentaires du développement de l’IA, et peuvent jouer un rôle déterminant dans l’orientation de son avenir grâce à leurs approches réglementaires, leurs domaines d’expertise et leurs partenariats stratégiques respectifs. Alors que l’IA continue de stimuler la productivité, l’innovation et la transformation industrielle, un renforcement de la collaboration entre ces deux régions pourrait soutenir leur engagement commun en faveur d’un développement responsable de l’IA, d’une croissance économique durable et d’une compétitivité à l’échelle internationale.
L’Union européenne est un chef de file mondial en matière de gouvernance de l’IA, de robotique et d’applications industrielles. Le Canada se distingue à l’échelle internationale par son expertise en recherche en IA et son accès aux minéraux critiques. Le Canada et l’Europe disposent de nombreux pôles d’innovation en intelligence artificielle qui contribuent de façon significative à l’avancement de l’IA sur la scène mondiale.
Toutefois, l’Europe et le Canada sont confrontés à des pénuries persistantes de talents et de compétences, qui risquent de limiter leur capacité à faire progresser l’adoption et le déploiement de solutions en intelligence artificielle, à moins de mettre en œuvre des politiques ciblées et de renforcer les partenariats stratégiques. Par ailleurs, l’environnement géopolitique en constante évolution redessine les dynamiques économiques mondiales et menace l’accès à des ressources essentielles aux technologies de l’information et des communications – telles que les semi-conducteurs, les capacités de calcul et la propriété intellectuelle – compromettant ainsi le développement de technologies avancées, dont l’IA.
En harmonisant leurs efforts pour requalifier la main-d’œuvre, mener des recherches de calibre international, favoriser la mobilité des talents en IA et adopter des approches globales de gouvernance de l’IA, l’Union européenne et le Canada peuvent renforcer leurs écosystèmes, accroître l’adoption de ces technologies et consolider leur position de chefs de file à l’échelle mondiale.
Le déploiement massif de l’IA aura une incidence marquée sur la demande énergétique. Il est donc essentiel que l’innovation en IA s’accompagne d’un développement soutenu des énergies propres ainsi que de progrès en matière d’efficacité matérielle. Cela représente une autre occasion pour l’UE et le Canada de conjuguer leurs efforts afin de respecter leurs engagements en matière de durabilité.
Face à l’accélération de l’adoption de l’IA, il est primordial que l’Union européenne et le Canada s’appuient sur leurs partenaires pour maintenir un équilibre entre innovation technologique et considérations éthiques. Cela implique des investissements conjoints dans des solutions durables fondées sur l’IA, l’instauration de mécanismes de reddition de comptes pour les acteurs du développement, du déploiement et de l’utilisation de l’IA, ainsi que l’adoption de politiques qui soutiennent à la fois le progrès technologique et la cohésion sociale. Par une collaboration continue, l’UE et le Canada peuvent veiller à ce que la transition vers l’IA serve d’abord les besoins des populations, tout en favorisant une croissance économique soutenue et en redéfinissant durablement le monde du travail.
Rapport
Pour citer ce rapport :
Amaya Garmendia, Todd Legere et Noah Lubendo. Souveraineté de l’IA et croissance économique : renforcer le leadership transatlantique entre l’UE et le Canada. L’Association pour l’IA, les Données et la Robotique (Adra) / Conseil des technologies de l’information et des communications (CTIC), 2025. Les auteur·es sont mentionné·es par ordre alphabétique.