Résumé
Le Québec joue un rôle important dans l’économie numérique du Canada : il emploie plus d’un demi-million de travailleurs dans le secteur de la technologie, soit environ un cinquième de l’ensemble de la main-d’œuvre du secteur au pays. Les technologies de l’information et de la communication sont indissociables de Montréal et Québec : de janvier à décembre 2024 au Québec, 61 % et 6 % des offres d’emploi de ce secteur étaient affichés pour ces villes. L’économie numérique du Québec est soutenue par l’investissement direct étranger et ses pôles d’innovation, qui constituent les piliers du secteur des médias numériques interactifs et de l’écosystème de l’intelligence artificielle.
Malgré ses nombreux atouts, la province fait face au ralentissement du marché de l’emploi du secteur des TIC causé par la baisse des dépenses en recherche et développement (R-D), l’augmentation du taux de chômage et la réduction du nombre d’offres d’emploi dans le secteur. Même si la demande pour les talents du secteur de la technologie a augmenté après la pandémie, des données récentes indiquent que le marché de l’emploi de ce secteur est maintenant plus avantageux pour les employeurs que pour la main-d’œuvre au Québec.
En raison de ces obstacles, les possibilités de croissance future varient considérablement. Le meilleur scénario du CTIC prévoit la création de jusqu’à 196 400 emplois d’ici 2030 dans le secteur, tandis que son pire scénario prévoit un déclin annuel potentiel de 0,4 % de l’économie numérique. Toutes les prévisions soulignent l’importance de l’augmentation des investissements en R-D et de l’adoption des technologies dans tous les secteurs.
Pour que le Québec poursuive sa trajectoire de croissance, il sera important de renforcer son bassin de talents dans le domaine des TIC afin que les entreprises disposent d’une main-d’œuvre qualifiée capable d’atteindre leurs objectifs en matière d’innovation, de commercialisation et de productivité. Les programmes d’apprentissage intégré au travail (AIT), comme les programmes coopératifs et les stages, peuvent être la solution : le CTIC constate qu’ils présentent des avantages évidents, tant pour les étudiants que pour les employeurs. Pendant que les étudiants acquièrent une expérience concrète dans le secteur, les employeurs ont accès à un bassin inépuisable de talents.
Toutefois, d’autres mesures pourraient être prises pour accroître l’adoption des programmes d’AIT afin de maximiser les avantages qu’ils procurent aux étudiants, aux employeurs et à l’économie numérique du Québec, notamment en faisant mieux connaître les subventions salariales et en répondant aux réserves des employeurs concernant les coûts de supervision associés aux initiatives d’AIT.
Le rôle du Québec en tant que pilier de l’économie numérique canadienne dépend de sa capacité à évaluer ses obstacles et à tirer parti de ses nombreux atouts. Les actions stratégiques qui encouragent l’augmentation des investissements en R-D et l’adoption des technologies, qui alimentent le bassin de talents du Québec et qui font de la province un acteur essentiel de l’avantage numérique du Canada sont incontournables pour favoriser une économie numérique qui réponde à l’évolution rapide des besoins des employeurs et des personnes à la recherche d’un emploi.
Rapport
Pour citer ce rapport :
Allison Clark, Noah Lubendo et Lisa Wolfgram. Économie numérique du Québec : perspective pour 2030. Conseil des technologies de l’information et des communications (CTIC), avril 2025. Ottawa, Canada.