Introduction
L’intelligence artificielle est souvent considérée comme l’un des domaines les plus promet- teurs de l’évolution technologique. La capacité de générer des gains d’efficience, de définir des perspectives ou des schémas cachés et d’automatiser des tâches crée une technologie de transformation qui peut fondamentalement altérer le marché du travail et les activités opérationnelles. Bien que les progrès dans le domaine de l’IA aient fluctué depuis l’intro- duction de la technologie, nous observons de plus en plus son potentiel dans l’ensemble de l’économie et du marché du travail. Avant la récession de 2008, la notion d’IA et même, dans certains cas, l’automatisation élémentaire étaient, pour de nombreuses entreprises, davan- tage un concept qu’un outil. Pourtant, après cette période de ralentissement économique im- portant, des entreprises du monde entier ont commencé à se tourner activement vers l’IA et à l’appliquer à des défis concrets, stimulant ainsi la productivité et la demande de main-d’œu- vre. Ici, l’IA s’est intégrée à notre économie et son développement s’est accéléré lorsqu’elle a été combinée avec une hausse de la connectivité au réseau, la disponibilité et l’abordabilité des capteurs puissants, l’arrivée des données massives, et la croissance exponentielle de la puissance de calcul.
L’utilisation accrue de l’IA, même dans le sens rudimentaire de l’automatisation et de la tech- nologie d’assistance, offre non seulement des possibilités, mais pose aussi des questions importantes sur la perturbation du marché du travail, notamment des inquiétudes concer- nant l’amplification du travail et les changements touchant les besoins en compétences, les capacités, ainsi que les tâches et les responsabilités des travailleurs.
Dans ce contexte, le modèle d’amplification du travail par l’IA du CTIC montre quelles profes- sions sont les plus susceptibles d’amplification grâce à l’IA. Pour ce faire, il faut déterminer dans quelle mesure certaines professions sont ou seront susceptibles d’amplification. Bien que le « risque » global d’amplification ait considérablement augmenté pour de nombreuses professions depuis la récession de 2008 alors que bon nombre d’entreprises ont commencé à miser sur l’IA et la technologie d’assistance, il faut faire certaines nuances importantes quant aux emplois qui seront touchés, aux travailleurs qui occuperont ces rôles, et au rapport qui existe avec les salaires. Par exemple, bien que l’IA puisse amplifier bon nombre d’emplois à faible salaire comme les représentants du service à la clientèle ou les rôles administratifs de premier échelon, l’amplification ne touche pas uniquement les occupations à bas salaires. En réalité, le modèle d’amplification du travail par l’IA du CTIC précise que certaines pro- fessions à salaire élevé, comme les vérificateurs et les analystes financiers, sont tout aussi susceptibles d’amplification.
L’IA offre un immense potentiel pour redéfinir le marché du travail canadien et transformer les pratiques opérationnelles. Toutefois, alors que l’IA continue de perturber le secteur à de nom- breux égards, il est essentiel d’élaborer des stratégies pour s’assurer que ses avantages ne créent pas de divisions et qu’elle est déployée et utilisée de façon responsable. Ce cadre éthique directeur ainsi que l’importance et la demande accrues d’explicabilité doivent être au cœur de toutes les discussions sur l’IA. Ce cadre éthique est présentement un domaine dans lequel le Canada excelle et où il peut faire preuve de leadership à l’échelle mondiale. Il est donc crucial de maintenir cet élan.
Dans le cadre de l’évaluation et de la compréhension des avantages potentiels de l’IA, les changements touchant le marché du travail et l’évolution des besoins en compétences sont au cœur du débat. Il sera crucial d’étudier et de comprendre l’amplification du travail et les besoins en compétences qui se développent rapidement en raison de l’IA. Les connaissances découlant de cette recherche sont nécessaires aujourd’hui pour développer des parcours de formation et de perfectionnement que les Canadiens peuvent emprunter pour se préparer à l’avenir. Cette compréhension et le développement du leadership du Canada dans le paysage de l’IA éthique et explicable représentent les ingrédients nécessaires à une stratégie canadienne sur l’IA qui est inclusive, transparente et véritablement novatrice.
Rapport
Pour citer ce rapport :
McLaughlin, Ryan; Quan, Trevor. L’ère de demain : La main-d’œuvre amplifiée par l’intelligence artificielle du Canada. Conseil des technologies de l’information et des communications (décembre 2019). Ottawa, Canada.