« Le conte de deux cités »Au cours des dernières semaines, nous avons pu observer l’énorme coût humain et économique du coronavirus sur les marchés mondiaux et canadiens, les plus touchés étant les secteurs de la fabrication, du pétrole et du gaz, du tourisme, de l’hébergement et des voyages. Les chaînes d’approvisionnement mondiales continuent de ressentir les effets de la pandémie de la COVID-19, et seront affectées pendant encore des mois, peut-être même plus. Le télétravail et l’éloignement social que nous connaissons présentement mettent à l’épreuve comme jamais auparavant le principe de la « nature changeante du travail » et le filet de sécurité sociale de « l’économie des petits boulots ».

Au-delà des inquiétudes urgentes concernant la santé des travailleurs et de leur famille, le coronavirus et les chocs financiers qui en découlent se font sentir sur le marché du travail de trois façons : par une hausse des mises à pied et la nécessité d’établir des mesures de protection sociale, par l’impact latent sur les salaires, et par l’impact sur les groupes vulnérables alors que les conditions sur le marché du travail sont défavorables.

En réponse à ces conséquences tragiques, bon nombre de gouvernements du monde entier ont annoncé des plans de relance économique au cours des dernières semaines afin de protéger les emplois, de garantir les salaires et de soutenir les travailleurs autonomes. Le Canada a été particulièrement réceptif à cet appel à l’action, mais seul le temps dira si ces mesures favoriseront la résilience des entreprises devant ces perturbations économiques. L’impact sur les secteurs du numérique et de l’innovation au Canada est également significatif, surtout sur les microentreprises et les PME puisqu’elles dépendent intrinsèquement des emprunts pour financer la recherche et le développement et attirer une main-d’œuvre qualifiée. En ces temps difficiles, tout indique que bon nombre d’entreprises sont forcées de trouver d’autres chaînes d’approvisionnement, d’accroître leur dépendance à la fabrication dans le noir (hautement automatisée), et de mettre à profit des processus neutres en carbone et à faible consommation énergétique. Cependant, la faiblesse du dollar canadien et le recul de la capitalisation boursière risquent de favoriser le rachat de nombreuses entreprises canadiennes par des intérêts étrangers. Il sera crucial de maintenir le droit de propriété intellectuelle au Canada au cours des prochaines années.

Les impacts de cette pandémie pourraient être considérables, mais les chocs que subit notre économie nous forceront à réfléchir en tant que nation à la meilleure façon de bâtir notre monde une fois que la crise de la COVID-19 sera passée. L’efficacité et l’état de préparation de notre système de santé, l’éducation et la formation, le commerce et le transport, les systèmes de communication, la planification urbaine et les communautés durables font partie des questions que le CTIC explorera au cours des prochains mois dans le cadre de webinaires, de livres blancs et de l’initiative « Façonner les aspirations du Canada pour une économie numérique concurrentielle en 2030 », lancée en partenariat avec ITWC.

Comme le célèbre roman de Charles Dickens le relate : « C’était la meilleure des époques, la pire des époques, l’ère de la sagesse … . » Nous vivons certainement une période sans précédent qui nécessite que nous fassions preuve de sagesse collective pour bâtir l’avenir du Canada. Les événements actuels sont l’occasion pour nous d’établir de meilleures perspectives pour le Canada qui résistent aux futurs chocs économiques, qu’ils découlent d’une pandémie, du changement climatique ou de cybermenaces. Pour revendiquer la place du Canada sur la scène mondiale, il sera essentiel de hâter un plan de relance économique ancrée dans la technologie et les compétences.

Nous voulons exprimer notre sympathie la plus profonde aux familles et aux proches de tous ceux et celles affectés par les récents événements découlant de la COVID-19. Nous désirons aussi remercier chaleureusement tous les travailleurs de première ligne en soins de santé qui sont les héros méconnus de cette période de grandes incertitudes.